Attaque de bus à Yarakh : La piste criminelle se précise

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L’attaque d’un minibus Tata de la ligne 65 de l’Association de financement des transports urbains (AFTU) a fait deux (2) morts et 5 blessés avant-hier, mardi 1er août 2023. Le ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité publique, Antoine Félix Abdoulaye Diome, arrivé sur les lieux du «crime» peu de temps après l’attaque, l’a qualifié de «criminel» et de «terroriste», avant d’annoncer une traque sans merci contre les auteurs.

Sur les réseaux sociaux, des Sénégalais ont récusé cette version officielle, prétextant une manigance légitimant la situation politique marquée par l’emprisonnement du leader du Pastef, Ousmane Sonko. Le conducteur du bus serait un policier en service au Commissariat du Point E, selon des allégations de nombreuses personnes qui ont réagi sur les réseaux sociaux.

Seulement, Moustapha Diouf, propriétaire du bus incendié, dément ces déclarations. Contacté par la Rédaction de Sud Quotidien, M. Diouf renseigne que le chauffeur (Abdoulaye Diop) en question est à son service depuis plusieurs années. «Le conducteur du véhicule a fait toute sa formation chez moi. Il était un chauffeur de car rapide, jusqu’à l’arrivée des Tata. Je l’ai inscrit dans le programme». Moustapha Diouf a été informé de l’incendie de son bus par Abdoulaye Diop lui-même. A son arrivée sur place, dit-il, «deux (2) personnes avaient déjà perdu la vie».

Mieux, dans une vidéo diffusée dans les médias en ligne, le chauffeur, Abdoulaye Diop, conteste les accusations portées contre sa personne. «Je n’ai jamais fait le service militaire. Toutes les personnes qui travaillent à la ligne 65 me reconnaissent», explique-t-il. En réponse aux allégations faisant de lui un homme de tenue, Abdoulaye Diop soutient : «je ne suis pas un policier et je n’ai jamais été engagé dans l’Armée».

A préciser que la photo du policier diffusée sur la toile est celle de l’actuel Commissaire central de Dakar, Cheikh Dramé. Au lendemain de la condamnation du leader du Pastef, Ousmane Sonko, dans l’affaire Sweet Beauty, sa démission avait été annoncée alors qu’il était toujours en poste. Cheikh Dramé a gravi les échelons de la Police. Avant d’atterrir au Commissariat central de Dakar, il était en service à la Sureté urbaine et à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD).

Au lendemain de cette attaque, le Procureur de la République près le Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar a lancé un appel à témoins, afin d’appréhender les auteurs. Dans un communiqué transmis à la presse, le Procureur de Dakar souligne que, «les renseignements et témoignages recueillis sur les lieux attestent de la présence de sept (07) individus encagoulés, armés et munis de Cocktail Molotov, qui auraient pris d’assaut le bus, dépouillé certains passagers avant d’y mettre le feu. Ce, alors que ces derniers étaient toujours à l’intérieur. Les premiers éléments de l’enquête suggèrent un attentat terroriste».

Le Parquet signale également que, «les investigations menées par les éléments de la Section de Recherches de la Gendarmerie nationale se poursuivent et toutes personnes impliquées dans ces faits d’une extrême gravité seront traquées et traduites devant la justice, pour des faits de terrorisme, qui sont sévèrement réprimés par les articles 279-1 et suivants du Code pénal».

Avec Sud Quotidien

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