Affaire des voitures de l’Assemblée : Ce que Bachir Fofana a dit aux enquêteurs
Le journaliste-chroniqueur Bachir Fofana a été entendu par les enquêteurs à la suite de la plainte déposée par le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye. Cette procédure s’inscrit dans l’enquête ouverte pour diffusion présumée de fausses nouvelles visant l’institution parlementaire.
Selon Libération, Bachir Fofana a maintenu une partie de ses déclarations tout en admettant une possible confusion sur l’identité réelle de l’attributaire du marché public relatif à l’acquisition de véhicules pour les députés.
Devant les enquêteurs, reprend la même source, il a expliqué avoir mentionné à l’antenne les noms de Cheikh Guèye et Cheikh Seck comme attributaires potentiels du marché. Il a précisé avoir, dans une intervention ultérieure, indiqué que ces informations restaient à confirmer et qu’il se disait prêt à les rectifier si elles s’avéraient inexactes. « Après mes déclarations, j’ai reçu l’information qu’il y avait une confusion sur l’attributaire. Si l’information s’avère inexacte, j’aurai l’humilité de revenir dessus », a-t-il déclaré.
Interrogé sur ses propos relatifs à un «appel d’offres restreint», Bachir Fofana a exposé sa compréhension des différentes procédures de passation de marché, distinguant les appels d’offres ouverts et restreints. Il a soutenu que l’irrégularité relevée portait sur le ciblage présumé d’une marque spécifique de véhicules, ce qui constituerait, selon lui, une entorse au Code des marchés publics.
Concernant l’identité de l’attributaire présumé, il a réaffirmé avoir cité Cheikh Guèye, ajoutant avoir eu confirmation que ce dernier était bien placé sous bracelet électronique au moment des faits.
Sur le coût global du marché, Bachir Fofana a avancé un montant estimé à plus de 8 milliards de francs CFA, basé, selon ses dires, sur une estimation des indemnités mensuelles des députés cumulées sur la durée de la législature, croisées avec le prix unitaire des véhicules.
Il a reconnu que ses propos pouvaient prêter à confusion, mais a assuré qu’ils avaient été tenus de bonne foi, sur la base d’informations qu’il considérait comme fiables au moment de leur diffusion.
Déféré au parquet, Bachir Fofana a été placé sous mandat de dépôt. Il sera jugé mercredi prochain pour diffusion de fausses nouvelles, une infraction prévue et punie par l’article 255 du Code pénal, cite Libération.