Oumar Sall : « Il nous faut une véritable brigade foncière »

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DÉLINQUANCE FONCIÈRE AU SÉNÉGAL : UNE CRISE SOCIO-POLITIQUE DÉPLORABLE.

Fléau à grande échelle, le phénomène de l’accaparement des terres continue à faire des ravages au Sénégal.

Les litiges en matière foncière ne cessent de grimper en grandeur et en gravité créant des situations dangereuses pour la stabilité sociale et le rapport de bon voisinage entre les populations.

L’insouciance de nos autorités et des acteurs sociaux œuvrant dans ce domaine, nous emmène à croire en toute évidence que la spéculation foncière est une bombe à fragmentation sans doute la plus menaçante pour la stabilité socio-politique du pays dans les années à venir.

Le président Macky sall lui-même avait une fois déclaré que 06/10 des courriers qui atterrissent à la présidence traitent des litiges fonciers.

Les nombreuses frustrations que génèrent la mauvaise gestion du foncier dans notre pays ,font que les tribunaux ont du mal à gérer toutes les plaintes des citoyens qui s’entassent de jour en jour.

Comme le dénonçait tout récemment le journaliste Babacar Toure,les réclamations portent pour la plupart du temps sur des affaires foncières.

Sous le magistère de l’ancien président Abdoulaye wade les terrains de l’aéroport ,du cices et du stade Leopold sedar senghor sont affectés à des hauts fonctionnaires des membres du gouvernement ou des multinationales au détriment des populations démunies qui en pâtissent énormément.

Avec l’avènement de Macky sall au pouvoir ,des sociétés immobilières sans foi ni loi ,des hommes d’affaires véreux font leur beurre grâce a des transactions foncières douteuses avec la complicité des autorités administratives et municipales .

Jadis la boulimie foncière était plus fréquent sur la région de Dakar ,zone très convoitée par des sénégalais et des étrangers de tous horizons .

Aujourd’hui ses mécanismes tentaculaires s’étendent en zone rurale.

Au fouta zone quasiment désertique, la plupart des terres arables se situe dans le Delta du fleuve Sénégal.

Ces surfaces aux énormes potentialités attirent les investisseurs étrangers comme ce fut le cas il ya de cela quelques années à Dodel et Diattar dans la région de Podor ou l Etat du Sénégal avec la complicité des communes a octroyé 10000 hectares de terres dans les communes de Doddel et de Demette à la firme marocaine Selfnoui.

Apres avoir manifesté leur désaccord les populations impactées par le projet ont décidé de se tourner vers la justice avec un recours en annulation devant la cour suprême.

Depuis le vote de la loi 64-46 du 17 juin en 1964 abrogeant le droit coutumier du foncier, la gestion du domaine national est confiée aux collectivités territoriales.

Elles ont ainsi le pouvoir d’affectation des terres pour exploitation et afin d’impulser le développement économique de la commune .Seulement elles font face à des défis :

Les vastes espaces de terres mis à leur disposition ne doivent ni être vendu, ni être prêté, ni être loué selon la loi 64-46 sur le domaine national.

Elles sont exclusivement réservées aux populations pour une exploitation familiale.

Au fouta le système d’attribution des terres trainent des faiblesses techniques déplorables.

A THILOGNE , DABIA ou au AGNAMS, le principe d’information et d’implication des populations dans le processus d’affectation des terres n’est pas respecté car elles s’en tiennent beaucoup au droit coutumier.

Ce qui fait que les privées qui veulent développer leurs commerces ou leurs succursales, tapent toujours à la porte des mairies pour se faire allouer des espaces.

Et ces collectivités territoriales de connivence avec les organes délibératifs cèdent facilement aux millions proposés et à la corruption.

Cette course effrénée à l’acquisition facile des terres doit être régulé en toute urgence.

« En privant les ruraux de leurs terres, on les prive de leur avenir » s’offusquait le sociologue M.BEAUVAL.

Il nous faut une véritable brigade foncière avec comme mission spéciale l’assainissement sur le terrain, tant la situation qui prévaut nécessite des mesures de rectification vigoureuses.

Les organisations paysannes sont en tout cas déterminés à ne plus se laisser faire. Elles ne veulent plus être spoliées de leurs sources de vie et de revenus sous le silence.

« Nous allons nous battre pour que la terre continue à appartenir aux paysans. On ne veut pas devenir des manœuvres pour des riches qui vont nous exploiter. C’est à l’État du Sénégal de nous protéger » se défendait Demba sow ,un des dirigeants des organisations paysannes de Thilogne

Un message qui doit sans doute pris en considération par les autorités sénégalaises car selon les recommandations des organismes internationaux comme Oxfam ,ONG britannique, la communauté internationale doit adopter au plus vite des standards contraignants sur la gestion des ressources naturelles.

OUMAR SALL

CITOYEN SÉNÉGALAIS

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