Tidjane Thiam éjecté de la présidentielle…Des ivoiriens «copient» sur Sonko
Au Sénégal, Macky Sall a posé des actes qui le suivent toujours. C’est sous son régime que plusieurs opposants politiques ont été écartés des élections. Le dernier en date est Ousmane Sonko. Le leader du parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) a été radié des listes électorales avant la présidentielle. Ce qui n’a pas empêché le Pastef d’être au pouvoir. En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara semble suivre la même voie. De quoi pousser certains Ivoiriens à vouloir faire l’actuel premier ministre du Sénégal.

Tidjane Thiam, acteur majeur de l’opposition en Côte d’Ivoire, est exclu des listes électorales du pays. Cette décision résulte d’un jugement inattendu rendu par le tribunal d’Abidjan, qui a conclu que Thiam avait perdu sa nationalité ivoirienne en 1987, année où il avait acquis la nationalité française. La juge en charge de l’affaire s’est appuyée sur les dispositions du Code de la nationalité ivoirienne pour statuer que Tidjane Thiam ne pouvait être légalement considéré comme Ivoirien au moment de son inscription sur les listes électorales.
Plus précisément, la Constitution ivoirienne en son article 55, stipule que les candidats à la présidence doivent être exclusivement de nationalité ivoirienne. À l’issue de l’audience, Me Ange Rodrigue Dadjé, l’un des avocats de M. Thiam, a confirmé la nouvelle : « La justice a ordonné la radiation de M. Thiam de la liste électorale, estimant qu’il a perdu sa nationalité ivoirienne lors de son acquisition de la nationalité française en 1987». Une affaire qui fait grand bruit en Côte d’Ivoire.
Depuis l’annonce du verdict le mardi 22 avril, les commentaires de certains membres de l’opposition, de citoyens ou d’internautes ont fusé en ce sens, dénonçant une décision d’ordre politique. Et bon nombre d’entre eux soupçonne l’actuel régime d’etre derrière cette radiation de Thiam qui était en bonne position pour l’élection qui aura lieu dans six (6) mois. Le président Alassane Ouattara, qui n’a pas encore fait part de ses intentions, s’est dit «désireux de continuer à servir son pays».

Une situation qui rappelle celle de Ousmane Sonko au Sénégal. Leader de l’opposition dite radicale, il avait toutes les cartes en mains pour être le cinquième président de la République. Mais le régime de l’ancien président Macky Sall en avait décidé autrement. Le 28 juillet 2023, il est arrêté pour «vol de portable» d’une gendarme qui le filmait en son insu
Le 31 juillet, Sonko est poursuivi pour des appels à l’insurrection et complot contre l’État puis placé en détention. Le même jour, le gouvernement décide de dissoudre le Pastef pour le motif d’appels à des « mouvements insurrectionnels ».
Ainsi le régime sortant pensait s’être débarrassé de cet adversaire «encombrant». Mais Sonko fera parler de son génie en dévoilant son plan B : Bassirou Diomaye Faye. L’ancien numéro 2 du Pastef avait réussi à préserver son éligibilité. Libérés en plein campagne électorale, le duo Diomaye-Sonko va réussir l’exploit de gagner l’élection présidentielle du 25 mars 2024 au premier tour. Nommé premier ministre, le leader du parti Pastef est au cœur de l’État. Une prouesse que certains voudraient voir Tidjane Thiam le faire.
Sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à demander au candidat désigné du PDCI-RDA de trouver un plan B. Ces personnes veulent voir l’opposant suivre les traces de Ousmane Sonko. Sauf que le principal concerné refuse de trouver un numéro. « Pour le PDCI, il n’y aura pas de plan B, ni de plan C. Nous voulons aller à cette élection avec le candidat que le PDCI a librement choisi», avait-il déclaré.
Lors d’une rencontre tenue ce week-end, il semble toujours être sur sa position. «Ce n’est pas au régime de choisir qui dirige les partis d’opposition. Ce n’est pas au régime d’éliminer les leaders de l’opposition», a-t-il déclaré. Reste maintenant à savoir si c’est une stratégie politique ? Ou si c’est sa décision finale ? Quoiqu’il en soit, il lui faudra être plus rusé que ces adversaires s’il veut succéder à Ouattara. Ousmane Sonko a ouvert les yeux à certains opposants africains…